Par le regard d’une enfant au seuil de l’adolescence, on pénètre un monde où les superstitions n’ont pas disparu des sovkhozes et où la religion, voire certains rites païens, coexistent avec les directives du parti.
Dans cet univers où les hommes et les femmes semblent mener des vies parallèles, la solidarité des femmes entre elles s’exerce autour de traditions parfois folkloriques dont Wioletta Greg, tout en nuances et en clair-obscur, peint avec subtilité l’humanité. Malgré ses apparences de bourgade assoupie, Hektary abrite tout un monde qui cache bien des secrets, même les personnages auxquels on donnerait le bon Dieu – ou la médaille de Lénine – sans confession. Discrètement, les ombres allemande et soviétique planent derrière toute l’histoire du village et de la famille de la narratrice. Car les personnages, même les plus secondaires, sont à la fois archétypaux et enracinés dans un moment particulier de l’histoire polonaise récente.
L’écriture de Wioletta Greg, d’une sensualité rare, restitue avec peu d’effets mais sur un rythme extrêmement mélodieux une époque et un monde à la fois si proches et si lointains pour donner naissance à un roman d’éducation en forme de brillant exorcisme.
Les Fruits encore verts a figuré sur la liste du Man Booker Prize International, sur celle du Prix Jan Michalski de littérature ainsi que sur celle du Prix Nike, l’équivalent polonais du Prix Goncourt.
Auteur :
Wioletta Greg est née en 1974 dans le Jura polonais. En 2006, elle quitte la Pologne pour s’installer au Royaume-Uni. Elle a publié plusieurs recueils de poésie, ainsi que deux romans dont Ses œuvres sont traduites notamment en anglais, en italien, en allemand en catalan et en espagnol.
/ Source : www.editionsintervalles.com
Edition : Intervalles
Traduit du polonais par : Nathalie Le Marchand
Date de parution : août 2018