Film de Elwira Niewiera et Piotr Rosołowski (documentaire, Pologne, Allemagne, 82 mn, 2017, VOSTF)
Prix du meilleur documentaire sur le cinéma à la Mostra de Venise en 2017
au Centre Medem le 17 juin à 15h30
On connaît le réalisateur de l’œuvre phare du cinéma yiddish Le Dibbouk comme un aristocrate polonais, acteur, réalisateur, producteur à Hollywood, mais aussi voyou et menteur ! Fils d’un pauvre forgeron juif ukrainien, mort en Italie, alors qu’il se fait passer pour un « Prince » de l’aristocratie italienne, qui était vraiment Michał Waszyński, de son vrai nom Moshe Waks ? Réalisateur de près de quarante films dans lesquels ont joué des stars hollywoodiennes – dont Sophia Loren ou Orson Welles, sa création la plus spectaculaire reste sa propre vie. Ce documentaire exceptionnel retrace la vie et le parcours d’une figure étonnante du cinéma international.
Michał Waszyński
Né en 1904 dans une modeste famille juive de Kovel (actuelle Ukraine), Mosze Waks devient jeune étudiant de yeshiva, puis rejoint à 18 ans Varsovie où il change de nom, devient Michał Waszyński et se convertit au catholicisme, alors qu’il débute une carrière d’acteur.
C’est sa rencontre avec Aleksander Hertz, fondateur du grand studio polonais Sfinks qui donnera un élan à sa trajectoire, en devenant assistant des réalisateurs les plus remarquables du cinéma polonais à cette période : Ryszard Ordyński, Józef Lejtes, Henryk Szaro.
À 25 ans, il passe à la réalisation avec un premier long-métrage qui rencontre un certain succès commercial, puis réalise dans les années 30 près d’une quarantaine de films, principalement en Pologne.
Malgré les réserves des critiques de cinéma, Waszyński connait un grand succès populaire avec des comédies et mélodrames dans lesquels se produisent les grandes stars du cinéma polonais d’avant-guerre : Jadwiga Smosarska, Adolf Dymsza, Eugeniusz Bodo ou Kazimierz Junosza-Stępowski.
Réalisé en 1937, son film Le Dibbouk est considéré comme l’un des monuments du cinéma en yiddish et de la vie culturelle juive d’Europe centrale avant la Shoah.
Lorsque la Deuxième Guerre mondiale éclate, Waszyński est déporté en Sibérie, avant de réussir à rejoindre les troupes de l’armée polonaise où il filme l’odyssée de son unité à travers l’Asie, le Moyen-Orient, l’Égypte jusqu’à la bataille de Monte Cassino et la libération de l’Italie.
Après la guerre, Michał Waszyński reste en Italie et épouse la vieillissante comtesse Maria Dolores Tarantini qui lui lègue ses richesses. Il se présente alors comme un « prince » polonais à qui le régime communiste aurait subtilisé toute sa fortune.
Il tourne en Italie et pour le cinéma américain. Il est notamment assistant d’Orson Welles sur Othello (1951) et produit de superproductions américaines : Le Cid d’Anthony Mann (1961), Le Plus Grand Cirque du monde de Henry Hathaway (1964). Waszyński se présente comme le découvreur de Sophia Loren et d’Audrey Hepburn.
Il meurt en 1965 à Madrid, il est enterré à Rome.
SÉANCE PROPOSÉE PAR L’INSTITUT POLONAIS DE PARIS ET LE CENTRE MEDEM – ARBETER RING DANS LE CADRE DU FESTIVAL DES CULTURES JUIVES
TARIFS Catégorie 1 : 8,00 € Catégorie 2 : 5,00 € | Centre Medem 52 rue René Boulanger 75010 Paris 01 42 02 17 08 |
avec FINA/ Filmoteka Narodowa Instytut Audiowizualny