1.08.2024 Événements, Histoire

80 ans de l’Insurrection de Varsovie

commémoration d'une des plus grandes batailles de la Seconde Guerre mondiale

Il y a 80 ans, le 1er août 1944 à 17h, sonnait le début d’un épisode historique majeur qui allait durer 63 longs jours : l’Insurrection de Varsovie. 

En 1944, la guerre s’approche de sa fin. L’Allemagne nazie se fait battre sur tous les fronts et l’URSS gagne du terrain. Afin de préparer l’après-guerre, le gouvernement Polonais décide de préparer une offensive militaire. En combattant l’armée d’Hitler, l’armée polonaise veut se libérer seule et ainsi accueillir sur son terrain Staline en tant qu’allié et non comme sauveur. L’objectif est de gagner par les armes la légitimité d’être traitée différemment des autres États libérés par l’Armée rouge et vassalisés par l’URSS. L’Armia Krajowa (Armée Nationale) décide alors de lancer l’insurrection préparée méticuleusement depuis plusieurs mois dans la capitale. 

Sur le papier, les Polonais ont toutes leurs chances : en 1944, ils sont 36 000 soldats à Varsovie soit deux fois plus que les soldats nazis qui reculent partout sur le front.

Le 1er août 1944, à 17h, connu sous le nom de “Godzina W” [Heure W], l’offensive commence pour la libération de la capitale polonaise. Les premiers quatre jours sont une suite de succès. Les soldats allemands, complètement désemparés, sont submergés et reculent. Au même moment, le gouvernement polonais clandestin se révèle au grand jour et affirme sa fidélité au gouvernement polonais en exil à Londres, qui orchestre depuis plusieurs années la résistance des Polonais.

Tout bascule lorsqu’on Hitler apprend ce qu’il se passe à Varsovie. Sa directive est claire : il interdit à ses troupes de se retirer de Varsovie, envoie des renforts et ordonne raser totalement la ville.  

Les insurgés ont réussi à maîtriser le centre-ville mais les points stratégiques (ponts, aéroport, citadelles) sont toujours entre les mains des Nazis. Durant les combats, les soldats polonais se défendent avec des pistolets et des grenades qu’ils ont eux-même confectionnés clandestinement. Bien que rudimentaires, ce sont les seules armes qu’ils possèdent pour mener cette bataille.  L’occupant contre-attaque, récupère quartier par quartier Varsovie, en tuant des civils et en brûlant les bâtiments. 

photos fournies par le Musée de l’Insurrection

La situation à Varsovie, pour les combattants et civils polonais, est désastreuse. Au milieu de septembre, les vivres commencent à manquer et la famine s’installe. Les alliés, après un certain temps, tentent d’envoyer des denrées par voie aérienne, mais Staline, dont les troupes se sont arrêtés de l’autre côté de la Vistule en attendant que l’Insurrection soit écrasée par les nazis, refuse aux pilotes alliés le droit de se poser sur les pistes d’atterrissage soviétiques. Les pilotes chargés d’envoyer du ravitaillement aux insurgés sont donc contraints d’opérer depuis le Sud de l’Italie, à Brindisi jusqu’à Varsovie ! Ces missions de ravitaillement suicidaires seront vaines : la majorité de ces provisions sont interceptées par les soldats nazis.

Durant cette insurrection, les civils varsoviens ne sont pas épargnés. Les femmes et les enfants se cachent souvent dans les souterrains, en attendant que les combats cessent. Beaucoup d’entre eux aident aussi énormément les insurgés. Ils leur offrent des boissons, aident dans la construction des barricades, ouvrent les portes de leur logis… Cette bataille n’aurait pas tenu aussi longtemps sans leur contribution. 

Au bout du 63ème jour, le 2 octobre 1944, Varsovie capitule et se rend. Le bilan humain est colossal : 16 000 morts et 25 000 blessés du côté des insurgés polonais, et 200 000 civils sont morts durant les 63 jours. Aussi, 50 000 civils sont déportés dans des camps de concentrations et 150 000 sont envoyés dans des camps de travail. Les historiens déclarent que le 1 janvier 1945, Varsovie est détruite à  85%. 

De nos jours, cet épisode est toujours vivant dans la mémoire collective polonaise. De nombreux films, documentaires et lieux de mémoire ont été créés pour se rappeler de ces 63 jours sanglants. Cette insurrection est entrée dans les livres d’Histoire comme un symbole de bravoure et de lutte pour la liberté.

Chaque année à Varsovie le 1er août, à 17h, la ville s’arrête. Les sirènes retentissent, les transports s’interrompent, les habitants cessent leur activité. Les Polonais rendent hommage à leurs prédécesseurs et se rappellent d’eux. Silencieux, le cœur serré, en communauté, les Polonais se remémorent les sombres heures de l’histoire et espèrent, que plus jamais cela ne se reproduira. 

Suivez le déroulement des commémorations sur le site du Musée de l’Insurrection de Varsovie sur 1944.pl

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