A l’occasion du premier anniversaire de la disparition de Andrzej WAJDA (le 9 octobre 2016), la CINEMATEK programme 21 de ses longs-métrages dans le cadre du cycle Classics & Anthologie. La quasi-totalité des films de du réalisateur multi-primé tendait à incarner une certaine mémoire polonaise et européenne, à lutter contre une « atrophie de la mémoire », et de ce fait à créer une certaine imagerie polonaise toujours vivace. C’est ce que tendra à prouver cette seconde rétrospective Andrzej WAJDA, composée de 27 projections et de 3 conférences.
Attention : cette page est consacrée exclusivement aux conférences. La programmation des 21 films de Andrzej WAJDA à la CINEMATEK, entre le 7 octobre et le 29 novembre se trouve ICI.
CONFERENCES
- « Andrzej Wajda. Comment être artiste de cinéma en Pologne », par Tadeusz LUBELSKI
>>> lundi 9 octobre 2017 – 19h [en savoir plus]
Conférence suivie de la projection du film Cendres et diament (Popiół i Diament)
- « Andrzej Wajda. Orfèvrerie d’un cinéma total », par Dominique NASTA
>>> jeudi 12 octobre 2017 – 19h [en savoir plus]
Conférence suivie de la projection du film Tout est à vendre (Wszystko na sprzedaż)
- « Andrzej Wajda, ou les paradoxes d’un cinéaste d’état », par Jeremi SZANIAWSKI
>>> lundi 13 novembre 2017 – 19h [en savoir plus]
Conférence suivie de la projection du film Sans anesthésie (Bez znieczulenia)
INFORMATIONS PRATIQUES
>>> CINEMATEK (Rue Baron Horta 9, 1000 Brussels) – voir le plan
>>> 9 et 12 octobre, 13 novembre 2017 – 19h
>>> 8 € / séance (possibilité d’acheter ses places en ligne ou par téléphone)
>>> les trois conférences seront données en français
DETAILS
#1
« Andrzej Wajda. Comment être artiste de cinéma en Pologne« , par Tadeusz LUBELSKI
(lundi 9 octobre 2017 – 19h) || sur le site de la CINEMATEK
Conférence suivie de la projection du film Cendres et diament (Popiół i Diament)
Depuis l’âge de quatorze ans, Andrzej Wajda se prédestinait à la carrière de peintre – décision qui influença tous ses choix de jeunesse. Jusqu’au mois d’août 1949 où, abandonnant de brillantes études aux Beaux-Arts de Cracovie, il s’inscrivit à l’école de cinéma de Łódź. La conférence s’interroge sur les conséquences de cette décision sur l’œuvre future de Wajda. L’occasion de donner quatre pistes de réponse à la question titre : l’artiste de l’école polonaise de cinéma ; l’artiste comme gardien de l’héritage national ; l’artiste citoyen ; et l’artiste comme témoin de l’existence.
Tadeusz LUBELSKI
Historien, critique et professeur de cinéma à l’Université Jagellonne de Cracovie, il est spécialiste du cinéma polonais, il a consacré plusieurs ouvrages et articles à l’œuvre d’Andrzej Wajda. Son livre, Histoire du cinéma polonais vient de paraître en français aux éditions universitaires du Septentrion.
#2
« Andrzej Wajda. Orfèvrerie d’un cinéma total« , par Dominique NASTA
(jeudi 12 octobre 2017 – 19h) || sur le site de la CINEMATEK
Conférence suivie de la projection du film Tout est à vendre (Wszystko na sprzedaż)
Cinéaste incontournable d’une polonité marquée par les nombreuses scansions de l’Histoire, Andrzej Wajda fut aussi un artiste au sens large, dont l’œuvre tout entière témoigne d’un souci constant de diversification et de renouvellement du cinéma sous toutes ses formes. La conférence abordera sa filmographie aussi bien sous l’angle de la constitution d’une nouvelle éthique du regard, rendue possible par la déstalinisation et le dégel, que sous celui d’un syncrétisme constamment revendiqué et assumé. Il sera donc question de la manière dont Wajda, en puisant dans son propre patrimoine littéraire et artistique, mais aussi dans différents pans de la culture universelle, n’a jamais cessé d’expérimenter aux niveaux des thèmes et de l’esthétique cinématographiques. Il est ainsi parvenu, en plus d’un demi-siècle d’activité, à une synthèse exceptionnelle des moyens audio-visuels, dépassant de surcroît la dualité souvent manichéenne entre l’Est et l’Ouest de l’Europe.
Dominique NASTA
Professeure en histoire et esthétique du cinéma à l’ULB, elle est l’auteure de plusieurs articles et ouvrages de référence, dont Contemporary Romanian Cinema: The History of an Unexpected Miracle (Wallflower, 2014).
#3
« Andrzej Wajda, ou les paradoxes d’un cinéaste d’état« , par Jeremi SZANIAWSKI
(lundi 13 novembre 2017 – 19h) || sur le site de la CINEMATEK
Conférence suivie de la projection du film Sans anesthésie (Bez znieczulenia)
Tout au long de son illustre carrière, Andrzej Wajda aura louvoyé sur les eaux troubles de la Pologne communiste et post-communiste. Son œuvre reflète de manière troublante les diverses étapes de l’idéologie dominante dans le pays, du Dégel au néolibéralisme. Entre discours de martyr persécuté et opportunisme politique, Wajda a livré une filmographie foisonnante que lui envierait n’importe quel cinéaste « officiel ». L’occasion de poser les questions de l’authenticité et de la mauvaise foi.
Jeremi SZANIAWSKI
Docteur en études du cinéma de l’université de Yale, il est l’auteur de plusieurs films et livres sur le cinéma, dont The Global Auteur, collection qu’il a dirigée avec Seung-hoon Jeong.
Andrzej WAJDA
Metteur en scène de cinéma et de théâtre né le 6 mars 1926 à Suwałki en Pologne. Après des études à l’Académie des Beaux-Arts de Cracovie et de l’Ecole de Cinéma de Łódź, il se lance dans le cinéma en 1954. Il eut de nombreuses casquettes : directeur du Teatr Stary de Cracovie de 1962 à 1998, président de la Polish Film Association de 1978 à 1983, conseiller de Solidarność de 1981 à 1989, sénateur de 1989 à 1991, président du Conseil de la Culture de 1992 à 1994, fondateur du Centre d’Art et de Technologie japonais de Cracovie (1994), il est également docteur Honoris Causa de plusieurs universités (American University Washington – 1981, Université de Bologne – 1988, Université Jagellone de Cracovie – 1989, Université de Lyon – 1995, Université Libre de Bruxelles – 1995, Université de Gdańsk – 2004, Université de Varsovie – 2005) et membre de l’Institut de France depuis 1997. Il reçut un grand nombre de prix, parmi lesquels la Croix d’officier de l’ordre de la Polonia Restituta, le Prix Onassis en Grèce (1982), la Légion d’honneur (Officier, 1982), le César du meilleur réalisateur en 1983, le Lion d’or de Venise pour l’ensemble de sa carrière en 1998, un Oscar pour l’ensemble de sa carrière en 1998, un Ours d’or pour l’ensemble de sa carrière en 2006, etc. On lui doit des films tels que Pokolenie (Une fille a parlé) en 1954, Kanał (Ils aimaient la vie) en 1957, Popiół i diament (Cendre et diament) en 1957, Niewinni czarodzieje (Innocent Sorcerers) en 1960, Wesele (Le mariage, d’après Stanisław Wyspiański) en 1973, Ziemia obiecana (La Terre promise, d’après Władysław Reymont) en 1975, Człowiek z marmuru (L’Homme de marbre) en 1977, Człowiek z żelaza (L’Homme de fer) en 1981, Korczak en 1990, Pan Tadeusz (d’après Adam Mickiewicz) en 1999, Katyń en 2007, Tatarak en 2009 et bien d’autres encore.
Liens
- CINEMATEK: http://www.cinematek.be
- ULB: http://www.ulb.ac.be
- Service de Culture cinématographique asbl: http://www.cinematek.be/?node=122&description=scc&lng=fr