1.01.2015 - 31.12.2015 Histoire

La Deuxième Guerre mondiale prenait fin il y a 70 ans

Saviez-vous que :
– la Pologne se battit du premier au dernier jour de la Deuxième Guerre mondiale sans interruption ?
– les soldats polonais entrèrent dans Berlin aux côtés des troupes soviétiques en avril-mai 1945 ?
– que la Pologne était au 4e rang des armées les plus nombreuses, avec 600 000 soldats ?
– que les soldats polonais se battirent sur tous les fronts en Europe et en Afrique du Nord ?
– la Pologne perdit plus de 5,5 millions de citoyens et presque la moitié de son territoire d’avant-guerre ?

Pour commémorer la fin de la Deuxième Guerre mondiale, le ministère polonais des Affaires étrangères a préparé un site spécial reprenant différentes facettes de l’implication des Polonais dans la Guerre : http://ww2.pl/fr/ (ou cliquer sur l’image ci-dessous)




Pour les Polonais, l’un des moments les plus importants de la guerre fut l’Insurrection de Varsovie qui éclata le 1er août 1944 et dura deux mois complets, jusqu’à la capitulation le 2 octobre.

+++ En savoir plus sur l’insurrection sur notre site (cliquer sur l’image)
+++ En savoir plus sur l’insurrection grâce à l’exposition virtuelle préparée par le Google Cultural Institute

photo Eugeniusz Haneman © Muzeum Powstania Warszawskiego

Au moment même où Varsovie se soulevait, la Première Division Blindée (Pierwsza Dywizja Pancerna), commandée par le général Stanisław Maczek, libérait la Flandre ! Après avoir participé à la campagne de Normandie au sein de la Première Armée canadienne, la Division se dirigea en effet vers la frontière belge, traversa la Flandre (Ypres fut libérée le 6 septembre) pour rejoindre la frontière néerlandaise (libération de Bréda le 29 octobre 1944).
Pour commémorer la libération de la Flandre par les troupes du général Maczek, l’Institut Polonais, en collaboration avec l’ambassade de la République de Pologne à Bruxelles et 9 villes et communes flamandes, organise les Journées Polonaises en Flandre (Dni Polskie we Flandrii). Le programme est accessible à l’adresse www.culturepolonaise.eu/PL-VL.



+++ Découvrez également le récit des soldats de l’armée de Maczek sur le site www.naszeslady.be/fr



+++ L’historien Piotr DŁUGOŁĘSKI propose un texte intitulé La fin de la Deuxième Guerre mondiale

Au printemps 1945, la victoire des Alliés dans la guerre contre l’Allemagne nazie n’était menacée d’aucune façon. La seule question qui restait à trancher était la date de celle-ci et quelles armée serait la première à marcher sur Berlin. L’heure de la signature de l’acte de capitulation est responsable du fait que dans les pays occidentaux la fin de la guerre est commémorée le 8 mai, alors qu’en Russie et dans nombre d’anciens États soviétiques, la victoire sur le fascisme est célébré un jour plus tard.
Le 30 Avril 1945, Adolf Hitler, avant de se suicider, a nommé l’amiral Karl Dönitz comme successeur. Même si cette nomination n’avait formellement aucun effet légal, en pratique, il appartenait à Dönitz, en tant que président de l’Allemagne et commandant en chef de la Wehrmacht, de décider quand se rendre.
Initialement, Dönitz ne pensait pas à capituler. Il pensait plutôt à une armistice sur le front occidental, tout en continuant la lutte contre l’Armée rouge. Il voulait gagner du temps et créer des conditions afin qu’un maximum de soldats et de civils allemands se trouvent sur le territoire occupé par les Alliés occidentaux. Cependant, les événements se sont déroulés si rapidement que Berlin a capitulé le 2 mai, et trois jours plus tard l’armée allemande au sud de l’Allemagne, dans le Tyrol, en Autriche occidentale, au Danemark et aux Pays-Bas. Dwight Eisenhower ne voulait pas non plus entendre parler d’une paix partielle et a rejeté les propositions allemandes.
Finalement, le 7 mai (à 02h41 du matin) l’acte de reddition sans conditions fut signé au siège des Forces expéditionnaires alliées dans la ville française de Reims. Il a été signé, au nom de l’Allemagne, par (agissant sur autorisation de Dönitz) le général Alfred Jodl, la délégation allemande comptait également les généraux Wilhelm Oxenius et Hans-Georg von Friedeburg. Le général américain Walter Bedell Smith l’a signé au nom des alliés ainsi que le général français François Sevez, en tant que témoin. L’acte de reddition militaire porte également la signature d’Ivan Sousloparov, qui a agi au nom de l’URSS.
Susloparov, informé par les alliés occidentaux de la signature prévue de l’acte de capitulation, a immédiatement demandé des instructions à Moscou. Toutefois, aucune réponse n’a été envoyé, le général soviétique craignant que l’Union soviétique ne soit omise dans l’acte de capitulation, a décidé de lui-même d’apposer sa signature sur le document. Mais Staline avait un autre plan en tête. Il a rappelé Susloparov en URSS, et a exigé de réitérer la signature de l’acte de capitulation en autorisant le maréchal Georgy Joukov à signer au nom de l’URSS.
Etant donné que le document signé le 7 mai prévoyait la possibilité de signer une nouvelle loi « générale », les Alliés occidentaux ont accepté de signer un autre document. La cérémonie avait été prévue pour le 8 mai, mais en raison de doutes quant à la participation d’un représentant de la France, la signature a été retardée jusqu’à 22.43 heures. Wilhelm Keitel, Hans-Georg von Friedeburg et Hans-Jürgen Stumpff ont signé au nom de l’Allemagne, tandis que pour le compte des alliés l’acte a été signé par Georgy Joukov (URSS), Artur Tedder (UK) et, en tant que témoins, Carl Andrew Spaatz (US) et Jean de Lattre de Tassigny (France).
Il semble que les Alliés occidentaux aient sous-estimé l’effet de propagande de la conquête de Berlin ainsi que les questions liées à la signature de l’acte de capitulation. Contrairement à Staline, qui lui, les avait très bien comprises et ne saurait accepter le fait que la signature de l’acte de capitulation se fasse sur le territoire français. L’acte devait être signé dans la ville de Berlin, conquise par l’Armée rouge et en présence d’un représentant de haut rang de l’URSS. En effet, la victoire sur le fascisme allait devenir un élément important de la politique soviétique dans les années à venir. Finalement, le document signé le 7 mai a été appelé « protocole préliminaire de capitulation du Troisième Reich », tandis que le document signé ultérieurement, a été considéré officiellement en vigueur. En outre, le fait que l’acte de capitulation ait été signé à 22:43 signifiait que selon l’heure de Moscou, le document a été signé le 9 mai à 00:43 heures. Cela a conduit à une situation étrange, où dans les années successives les pays occidentaux commémoraient la fin de la guerre, le 8 mai, alors qu’en URSS et ses pays satellites, la victoire sur le fascisme était célébrée un jour plus tard.
En Pologne, la question fut tranchée par le décret de Bolesław Bierut daté du 8 mai 1945, qui prévoyait que « le 9 mai étant le jour de la fin des opérations militaires, il constituera la fête nationale de la Victoire et de la Liberté. » En République populaire de Pologne cette initiative a soulevé des doutes – l’acte de capitulation porte clairement la date du 8 mai et, de plus, il précise que toutes les opérations actives cesseront le 8 mai à 23:01 heures. Les autorités communistes polonaises ont essayé de minimiser cette dissonance en faisant valoir le fait que les célébrations devraient se tenir le 9 mai, car c’était le premier jour de liberté après la fin des opérations militaires.
Notons que la signature de l’acte de capitulation ne signifie pas que les opérations militaires aient cessé automatiquement. En Europe, les dernières unités allemandes se rendirent que le 15 mai (en Yougoslavie), alors que la Seconde Guerre mondiale a finalement pris fin avec la capitulation du Japon le 2 Septembre 1945.

 
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